La bibliothèque de Patrick
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La bibliothèque de Patrick

1 - Réglez-lui son compte !
Dard, Frédéric
San-Antonio [1]: Attention. Pour les amateurs de San-Antonio, ce livre constitue un événement. En effet, il s'agit du PREMIER SAN-ANTONIO publié par un petit éditeur lyonnais en 1949, Jacquier. C'est par ces pages qu'a commencé la plus étonnante épopée littéraire de l'après-guerre. Voici donc les premiers pas de ce héros, dont un psychiatre a dit récemment qu'il était « La Santé de la France ».
2 - Laissez tomber la fille
Dard, Frédéric
San-Antonio [2]: Avez-vous vu un morse jouer du saxophone ? Non ? Moi non plus, à vrai dire, mais je ne désespère pas. En revanche, je vous jure, mes amis, que j'ai déjà entendu un saxophone jouer du morse. Dans un cabaret ! Au début, je n'y prêtais pas attention, vu que tout mon intérêt était porté sur la ravissante créature assise à mon côté. Moi, vous me connaissez... très enclin à la bagatelle, mais jamais dépourvu du sens du devoir. Si vous pouviez savoir ce qu'il racontait ce saxo, sous ses airs langoureux, vous m'excuseriez d'avoir laissé tomber la fille !Mais vous n'allez pas tarder à le savoir, fidèles comme je vous connais.Paru en 1950
3 - Les souris ont la peau tendre
Dard, Frédéric
San-Antonio [3]: Un patron de bistrot portant, dans son arrière-salle, une épée à la taille, surtout au XXe siècle, c'est assez extraordinaire. Mais franchement, où ça se corse (chef-lieu Bastia histoire de fomenter une petite guerre civile), où ça se corse, disais-je, c'est quand l'épée n'est pas à la taille du type, mais à travers la taille... Je tiens aussi à vous préciser que cette découverte n'est pas faite pour me réjouir, vu que l'épinglé était mon seul contact dans ce foutu bled... Pour lui, le contact a été plutôt rude, et pour moi, il risque de l'être aussi, je le crains, car j'entends déjà mugir, au loin, une sirène de police...
4 - Mes hommages à la donzelle
Dard, Frédéric
San-Antonio [4]: « Il y a une multitude de choses dont j'ai horreur. Les jeunes filles de plus de quatre-vingt-dix-sept ans, tout d'abord. Le poisson mal cuit, aussi. Puis les liaisons mal à propos ; les ouatères de wagons de seconde classe ; les bitures de Bérurier et les imparfaits du subjonctif de Pinaud. Mais s'il y a une chose qui m'énerve par-dessus tout, qui me file au bord du délirium très mince, c'est qu'on s'asseye sur mon chapeau... surtout au cinéma... surtout quand on l'a fait exprès... surtout quand c'est le dargeot d'un truand qui est l'outrageur... surtout quand tout ça cache le commencement d'une aventure insensée ! » San-Antonio
5 - Du plomb dans les tripes
Dard, Frédéric
San-Antonio [5]: San-Antonio est chargé par le major Parkings d'éliminer Gertrude, l'espionne allemande repérée dans la région de Lyon, mais sa ruse échoue et il échappe de peu à la mort. Dans sa fuite, il entre en contact avec un groupe de résistants polonais, puis avec Martin un médecin alcoolique de Bourgoin et parvient à faire exploser un convoi allemand. Trahi, il est à nouveau capturé, mais réussit à s'enfuir en détruisant la Kommandatur de Bourgoin et rejoint Stéphane son contact lyonnais avec des documents qu'il a pu dérober ainsi que Gretta qui s'était cachée dans son camion. Il va ensuite capturer et éliminer Gertrude, puis mettre la main sur le précieux chargement des allemands...
6 - Des dragées sans baptême
Dard, Frédéric
San-Antonio [6]: Lorsque votre chef vous demande à brûle-pourpoint ce que vous pensez d'un copain, on ne peut que la boucler un instant, ne serait-ce que pour se demander ce qui le pousse à poser une question pareille et aussi comment on va y répondre. Le grand patron est agité. Il est adossé au radiateur, ou plutôt, comme il mesure deux mètres, il est assis dessus. Il passe sans arrêt sa main fine sur son crâne en peau de fesse véritable. Ses yeux bleuâtres me considèrent avec intérêt. Je sens qu'à moins d'accepter de passer pour une truffe le moment est venu de me manifester. Je me racle le gosier. – Wolf, je balbutie... Wolf... Ben, c'est un bon petit gars, non ?– Non, San-Antonio : Wolf n'est pas un bon petit gars, et vous le savez aussi bien que moi...
7 - Des clientes pour la morgue
Dard, Frédéric
San-Antonio [7]: À Paris, le commissaire San-Antonio prend d’instinct en filature une dame plutôt curieuse. En effet, le flair du commissaire a repéré tout de suite un homme déguisé. Cela le conduit jusqu'en Suisse, où le mystérieux individu se suicide sous ses yeux, dans sa chambre d'hôtel, après avoir reçu un coup de téléphone.
8 - Descendez-le à la prochaine
Dard, Frédéric
San-Antonio [8]: Le gars qui pourrait me prouver par A+B qu'il a, au cours de son existence, exécuté une besogne plus débectante que celle à laquelle je me livre depuis une huitaine de jours aurait droit, selon moi,au salut militaire, au salut éternel et à une place assise dans les chemins de fer. Faut vraiment avoir le palpitant arrimé avec du gros filin pour tenir le choc. Et je le tiens, moi, le choc, parce que mon job c'est justement de ne pas faire la fine bouche. Voilà une semaine que je visite les morgues de France à la recherche d'un cadavre...Paru en 1953
9 - Passez-moi la joconde
Dard, Frédéric
San-Antonio [9]: Un petit loulou de Poméranie qui se tortille dans la clarté de mes phares. Il vient de se faire ratatiner par une voiture.Moi, bonne pomme, je descends pour lui administrer la potion calmante et définitive.Et voilà !Je viens de mettre le doigt dans un engrenage qui conduit à une Joconde au sourire plutôt inquiétant.
10 - Sérénade pour une souris défunte
Dard, Frédéric
San-Antonio [10]: Voilà maintenant que le boss me fait prendre les patins de ses amis ! Il faut reconnaître que le turbin qui échoit sur la tête de son pote est de first quality !Jugez plutôt : son fils va être cravaté de chanvre incessamment et peut-être avant par la justice britannique. Je vêts l’habit ecclésiastique pour rencontrer le condamné. Brusquement, je sens que ce mec est innocent.Une drôle de sérénade en perspective !
11 - Rue des macchabées
Dard, Frédéric
San-Antonio [11]: Au lieu de passer au centre des chèques postaux, aujourd'hui, j'aurais mieux fait de me consacrer à des amours ancillaires (celles que je préfère). Au guichet, j'avise un vieux type blême et pâle des crayons qui retire de l'artiche. Où ça se complique, c'est quand je retrouve le pépère, assis dans sa bagnole, bien sagement, mais un peu mort ! Alors je me mets en piste, courant de surprise en surprise au long de la rue des Macchabées.
12 - Bas les pattes
Dard, Frédéric
San-Antonio [12]: Vous me croirez si vous voudrez, comme dit mon éternel Bérurier, mais à Chicago, un flic français en mission officielle a beaucoup plus de problèmes avec la police locale qu'avec les gangsters ! Nulle part au monde, les poulets n'aiment qu'on vienne marcher sur leurs plates-bandes, mais aux Etats-Unis, c'est pire qu'ailleurs... Peut-être qu'ils craignent qu'on leur pique leur “enveloppe” au passage ! Halte-là l... Pas touche !... Bas les pattes !... C'est notre affaire... BAS LES PATTES ! ils disent, les poulagas, et les durs répliquent “hands up !”, ce qui prouve que ce pays est bien celui des contradictions. Il n'y a que les gonzesses qui soient comme chez nous... Surtout les taxi-girls à qui j'ai eu affaire tout au cours de ma mission... Leur devise, à elles, ce serait plutôt “legs up”, “jambes en l'air” si vous préférez.
13 - Deuil Express
Dard, Frédéric
San-Antonio [13]: Cebouquin doit suffire à intriguer un zig dont l’existence n’est pasparticulièrement de tout repos. Il va se demander si c’est un coup de la policeou d’une autre bande. Dans l’expectative, il lira.Quant àmoi, en voilà assez pour aujourd’hui. Je n’ai plus qu’à aller me coller dansles toiles en attendant que la terre ait fini son petit tour dans le noir.
14 - J'ai bien l'honneur de vous buter
Dard, Frédéric
San-Antonio [14]: Je marche un peu, histoire de briser ma tension nerveuse. Mais c'est une coriace que cette tension-là ! Une seconde cigarette ne l'entame pas davantage. Au contraire, j'ai l'impression qu'elle est toute prête à se rompre... Je jette un coup de saveur à ma breloque ; voilà près de deux heures qu'elle est rentrée dans la carrée, Elia... Et celle-ci demeure aussi inerte et silencieuse qu'auparavant. Il n'y a toujours qu'une fenêtre éclairée... Et quand je dis éclairée, j'exagère... Simplement, on décèle une lueur... Que fabrique-t-elle derrière cette façade croulante ?...
15 - C'est mort et ça ne sait pas
Dard, Frédéric
San-Antonio [15]: Je vous ai déjà passablement baladés à travers le monde, dans toutes les couches de toutes les sociétés, mais je n'ai pas souvenir de vous avoir présenté le Pape.N'en déduisez pas trop vite que ce bouquin se passe au Vatican et que Sa Sainteté, que je respecte profondément, est l'acteur d'une de mes facétieuses aventures ! Vous n'y êtes pas du tout.Le Pape dont le parle, s'il s'appelle Paul, ne porte pas de matricule ou plutôt n'en porte plus, vu que voilà bientôt dix piges qu'il est sorti de taule.Et c'est en toute candeur qu'il a troqué la casquette-à-Julot pour la tiare pontificale de la religion... luciférienne !Cette fois, vous avez pigé ! Oui, mes amis, Je vous emmène faire un tour dans une société secrète, avec messes noires, sacrifices et tout le schbigntz...Vous l'imaginez, votre San-Antonio, en enfant de diable ? Ne vous Inquiétez pas si mon encensoir fume, c'est qu'il vient de cracher quelques bastos de 9 mm.Paru en 1955
16 - Messieurs les hommes
Dard, Frédéric
San-Antonio [16]: Savez-vous que la pègre vient de s'enrichir d'une nouvelle recrue ? Et pas une demi-portion, croyez-moi ! Du vrai casseur... Du qui file la rouste aux caïds de Pigalle... Du qui se permet de descendre un flic en plein commissariat. Son nom ? Pour Messieurs les hommes, il s'appelle Bernard Tonacci... Ça ne vous dit rien ? Alors, je vais vous en balancer davantage : à la P.J., ce zigoto est plus connu sous le nom de commissaire San-Antonio. Pas de panique... Rassurez-vous, je n'ai pas changé de bord... Mais il faut admettre que tout pourrait le laisser croire au début de ce chef-d'oeuvre.
17 - Du mouron à se faire
Dard, Frédéric
San-Antonio [17]: « Cette histoire a commencé très bizarrement. Depuis une quizaine, je me faisais tarter à Liège, dans l'attente d'éventuels espions qui devaient passer par là. Pourtant, j'adore cette ville au charme provincial, mais franchement, quinze jours sans action... ça me devient vite insupportable.Et puis un matin, alors que j'étais encore dans ma chambre d'hôtel, mon attention a été sollicitée par un curieux éclat lumineux. Je me suis approché par le balcon de la chambre voisine, et là j'ai vu le spectacle le plus insolite de ma vie. N'allez pas imaginer du gaulois..., du paillard..., du porno... Pas du tout.Il y avait dans la pièce un brave monsieur occupé à fourrer des fruits confits avec des... diamants !Quelques heures plus tard, je l'ai revu, le type.Mais je n'ai pas eu l'occasion de lui poser des questions, vu qu'il était en train de tomber du sixième étage dans une cage d'ascenseur... »
18 - Le fil à couper le beurre
Dard, Frédéric
San-Antonio [18]: L'ambiance de la Foire du Trône, c'est quelque chose d'inoubliable pour un môme. De temps en temps, ça ne fait pas de mal d'aller prendre un bain de jeunesse pour se laver de toute la pourriture quotidienne. Seulement moi, je ne peux plus faire trois pas sans rencontrer des connaissances : la rançon de la gloire, quoi ! Bien sûr, mon métier m'a amené dans tous les milieux, et je compte des amis dans les sphères les plus hautes. Pourtant, ce jour-là, je n'ai pas eu affaire au gratin. Et cette furieuse bagarre parmi les joyeux fêtards m'a valu de retrouver ce vieux Carmona ! Et de me plonger dans une des aventures les plus ahurissantes...
19 - Fais gaffe à tes os
Dard, Frédéric
San-Antonio [19]: Derrière moi, il y a le passage à niveau où l'homme se fit ratatiner par un rapide... Je laisse ma voiture sur le bord du fossé et je me mets en quête du numéro 12... Pas marle à dénicher... C'est une petite construction sans étage, couverte d'ardoise... M'est avis qu'il s'agissait d'un pavillon de chasse situé au fond d'un parc. La voie ferrée a coupé le parc et on a vendu le morcif de terrain avec la masure. Schwob l'a fait réparer, mais il y a un certain temps, car elle n'est plus très fraîche... Les volets sont clos... Dans la lumière blafarde de la lune, ce pavillon a quelque chose d'inquiétant. J'ai comme l'impression de l'avoir déjà vu sur la couverture de “Mystère-Magazine” !
20 - A tue... et à toi
Dard, Frédéric
San-Antonio [20]: Dubois, lui, tout en gobant ses marennes, m'expliquait en détail la gastro-entérite de sa femme de ménage...C'est vous dire si la plus totale harmonie régnait dans la salle à manger de ces bons amis ! Et soudain, au moment pile où la mère Dubois se la radinait, portant triomphalement une gigantesque marmite recelant le cassoulet : vlan ! ou plutôt "dring !" le bignou s'est mis à carillonner...
21 - Ça tourne au vinaigre
Dard, Frédéric
San-Antonio [21]: Béru ne bronche pas... Je lui file une bourrade et le Gros bascule contre la vitre. Alors, je sens une cohorte de fourmis envahir mon calbar et remonter le long de mon anatomie. J'actionne le plafonnier de la voiture et je vois une formidable flaque de sang sur la banquette. Le Gros a bloqué une praline dans la région du cou et il s'est à peu près vidé. Tel, il me paraît un peu mort. Toute l'affection que je lui porte me remonte à la gorge. – Béru ! je balbutie. Béru, vieux pote, joue pas au con... Tu m'entends, dis ?
23 - Au suivant de ces messieurs
Dard, Frédéric
San-Antonio [23]: Comme j'ouvre la porte, je fais un bond en arrière qui m'envoie dinguer dans le porte-pébroques.Il y a trois Messieurs sur le paillasson, qui s'apprêtaient à sonner. Et ceux-là, pas d'erreur possible, ce sont des vrais de vrais. Ils ont des bouilles qui ne trompent pas. Ils seraient nègres ou nains que ça ne se verrait pas davantage. Le gnard San-Antonio se demande à la brutale si, par hasard, ça ne serait pas le commencement de la fin.Paru 1957
24 - Des gueules d'enterrement
Dard, Frédéric
San-Antonio [24]: Il me regarde avec intérêt et commisération.– Vous êtes monsieur Berthier ? demande-t-il. Il se dégrafe le col pour avoir plus de possibilités oratoires.– Non, réponds-je, pourquoi ?– Je venais à cause que Mme Berthier a eu un petit ennui, fait-il gauchement.– Ah ?– Oui, elle s'est fait écraser par une auto...– Et elle est morte ?– Tuée net.– C'est ce que vous appelez un petit ennui, vous ?
25 - Les anges se font plumer
Dard, Frédéric
San-Antonio [25]: « Une lettre et un chiffre rédigés hâtivement sur un petit bout de papier : K2. Ça pouvait vouloir dire beaucoup de choses... Ça pouvait ne rien signifier du tout... Mais moi je ne crois pas qu'on puisse écrire deux signes, comme ça, sans que quelque chose se trame quelque part. K2 ? Une marque de détachant ? Il manque le R. Un morceau de jeu de bataille navale ? Pas sérieux... Le nom du deuxième sommet du monde, le Kapa Due ? Pourquoi pas... K2 ? Ca ne vous dit rien, à vous ? Moi si... Aujourd'hui... Aujourd'hui... Que j'ai rassemblé tous les éléments du puzzle. »
26 - La tombola des voyous
Dard, Frédéric
San-Antonio [26]: Quand on prétend être un grand pêcheur, l'as de la ligne toutes catégories, il ne faut pas dévoiler ses secrets... surtout quand ils sont aussi curieux que ceux du valeureux Bérurier. Devinez avec quoi il appâte, le Gros ? Avec certaines parties des bovins qui constituent toute la différence entre un taureau et un bœuf, vous voyez ce que je veux dire ? Et c'est à cause de cette bizarre technique que tout a commencé. Nous étions penchés sur un immense bac d'abats, aux Halles, à la recherche du morceau convoité, quand le père Pinaud qui nous avait accompagnés poussa un léger cri et s'évanouit. Un coup d'œil dans le bac m'avait renseigné... Ce n'était vraiment pas beau à voir, et ça n'avait jamais appartenu à un quadrupède !
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