La bibliothèque de Patrick
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La bibliothèque de Patrick

Cahier d'un retour de troie
Brautigan, Richard
"Depuis son best-seller La Pêche à la truite en Amérique, on est habitués à ces dislocations, ces images très drôles, absurdes, cette cocasserie désespérée. Mais là, il pousse sa manière à bout, écrivant dans un cahier japonais, de janvier à juillet 1982, ce livre qui constitue "le calendrier de voyage d'un homme au cours de quelques mois de sa vie". Brautigan (1935-1984), c'est un funambule de la grâce, un virtuose de l'inachevé, une pluie d'étincelles dans une époque de moins en moins gaie."Michel Braudeau Le Monde 
Hawkline Monster
Brautigan, Richard
Plus qu'une écriture, ce livre a au fond un parfum pour être tout à fait franc, il faut y voir quelque chose comme le mélange d'une senteur de génévrier frais le matin et d'un relent de hasch dans une cuisine. « Ce roman est écrit pour les copains du Montana », prévient Brautigan dans une dédicace. Il faut le recevoir comme ça : la bonne, la très bonne histoire contée par un gars qui doit pas beaucoup hésiter pour s'en rouler un petit et après, tasse de thé à la main et bûche dans l'âtre, s'offrir une rêverie aussi élaborée que les stratégies échéquiennes de Bobby Fischer. Un grand maître de l'imagination.
Il pleut en amour
Brautigan, Richard
Dans ce recueil de courts poèmes, Brautigan se moque des formules toutes faites, des titres des journaux, de nous mais aussi de lui-même, pour mieux surprendre et émouvoir.
Journal japonais
Brautigan, Richard
« Que veux-tu que je te dise ? Rien ne m'a plus touché que ton travail, si peu maniéré et si exact dans son insistante nudité. Tout le contraire d'une juxtaposition de paroles : bel et bien un LIVRE. Un long poème qui offre sa générosité par fragments, sous la forme légendaire, peut-être inconsciente, du périple. Il y est question du courage et de la solitude majestueuse nécessaires pour s'embarquer vers ces terres étranges : à la fois le Japon et la vraie nature du poète, ce lieu où plus rien ne nous empêche d'avouer et de tout louer. J'aime ce livre car c'est une chanson vraie qui n'annonce aucune lumière au-delà de sa brillance propre. Mais l'on y trouve surtout cette pureté vers laquelle, en cette drôle de dérive, nous croyons maintenir le cap. » - Jim Harrison, à propos du Journal japonais de Richard Brautigan
L'avortement
Brautigan, Richard
Un homme vit cloîtré dans une bibliothèque insolite qui accueille jour et nuit des manuscrits refusés par les éditeurs. Un jour, une femme sublime vient lui confier son livre. Elle raconte l'histoire de son corps, cette “horrible chose” qu'elle ne supporte plus. Entre le bibliothécaire farfelu et cette étrange créature, une histoire d'amour est née, et les ennuis commencent.
La vengeance de la pelouse
Brautigan, Richard
Voilà la méthode Brautigan : promouvoir le banal en catastrophe planétaire, étirer les faits jusqu'à ce qu'ils cassent. Les mots s'en trouvent récurés, la logique essorée. C'est plutôt un rire inquiet. Celui de cet Américain vulnérable cognant, comme avant d'entrer, contre les tôles ondulées placées sur les tombes fraîches : “Je me suis trompé, l'avenir de la mort, c'est le zinc.” A la sortie, il reprend un calvados.Jean-François Fogel Le Point, 1983
Le monstre des Hawkline
Brautigan, Richard
"Plus qu'une écriture, ce livre a au fond un parfum pour être tout à fait franc, il faut y voir quelque chose comme le mélange d'une senteur de génévrier frais le matin et d'un relent de hasch dans une cuisine. "Ce roman est écrit pour les copains du Montana", prévient Brautigan dans une dédicace. Il faut le recevoir comme ça : la bonne, la très bonne histoire contée par un gars qui doit pas beaucoup hésiter pour s'en rouler un petit et après, tasse de thé à la main et bûche dans l'âtre, s'offrir une rêverie aussi élaborée que les stratégies échéquiennes de Bobby Fischer. Un grand maître de l'imagination."
Mémoires sauvés du vent
Brautigan, Richard
“J'ignorais, cet après-midi-là, que la terre attendît de se changer à nouveau en tombe quelques brèves journées plus tard. Dommage que je n'aie pu arrêter la balle dans sa course et la remettre dans le canon de la 22 long rifle pour qu'elle en reparcoure en sens inverse la spirale, réintègre le chargeur et se resolidarise avec la douille, se conduise enfin comme si on ne l'avait jamais tirée ni même chargée dans la carabine. Je voudrais bien que cette balle rejoigne dans sa boîte ses quarante-neuf autres frères et sœurs de balles, que la boîte soit de nouveau en sécurité sur l'étagère de l'armurerie, et m'être contenté de passer devant la boutique en cet après-midi pluvieux de février sans jamais y pénétrer. Je voudrais bien avoir eu envie d'un hamburger au lieu de balles. Il y avait un restaurant tout à côté de l'armurerie. On y faisait de très bons hamburgers, mais je n'avais pas faim. Je songerai à ce hamburger le restant de mes jours.”
Pourquoi les poètes inconnus restent inconnus
Brautigan, Richard
Richard Brautigan, alors âgé de 21 ans, s'apprête à quitter Eugene, dans l'Oregon, pour San Francisco. Peu avant son départ, il rend visite à Edna Webster, la mère de son seul lecteur et aussi de sa première petite amie. Il tend une liasse de feuilles et lui dit : " Quand je serai riche et célèbre, Edna, ce sera ta sécurité sociale. " Du haut de ses 21 ans, Brautigan sait déjà ce qu'il veut : mettre l'imagination au pouvoir, et des ailes aux mots de tous les jours. Un alchimiste du verbe est né, un génie précoce qui fait ses gammes avec ce qu'il faut de confiance en soi et d'ingénuité. Le tout explose comme un feu d'artifice à l'aube. 36 ans plus tard, en 1992, soit huit ans après la disparition de l'auteur, Edna Webster montre enfin le manuscrit à un libraire qui n'en croit pas ses yeux.
Retombées de sombrero
Brautigan, Richard
Qu'il est triste l'humoriste délaissé par sa maîtresse japonaise. Vidé, lessivé, il erre entre un téléphone dont il n'ose se servir et un frigo, désespérant, tandis qu'à quelques rues de là, dans San Francisco endormie, Yukiko rêve. L'humoriste en oublie son art, jetant à la corbeille le début de son dernier roman. Face à tant d'indifférence de la part de son géniteur, l'embryon de fiction se met à vivre de façon indépendante et se développe dans une explosion de chaos. Moins l'auteur exprime sa frustration et sa douleur, plus sa production se fait violente du fond de la corbeille et tourne vite à la démence. Comme pour prendre le relais de la tragédie qui ne se joue pas entre les deux amants – l'un erre, pendant que l'autre rêve –Retombées de sombrero est un roman à part, louvoyant entre burlesque, Grand-Guignol et drame intimiste. Brautigan n'hésite pas à y faire le grand écart entre rires spasmodiques et crises lacrymales aiguës, sonatines nostalgiques et clairons belliqueux. La grande hystérie du désespoir. –Lenaïc Gravis et Jocelyn Blériot
Sucre de pastèque / La pêche à la truite en Amérique
Brautigan, Richard
“Nous sommes rentrés à Pensemort à pied, en nous donnant la main. Les mains, c'est très gentil, surtout quand elles reviennent de faire l'amour...” Cette phrase lisse, je l'ai prise dans le livre de Richard Brautigan - La pêche à la truite en Amérique -, un beau bouquin tranquillement fou ; dans lequel, comme son titre l'indique, il y a beaucoup de sucre de pastèque, de truites qui en savent long, de types sympas, et plein d'autres choses tendres encore... – Guy Vidal Pilote, 1974
Tokyo-Montana express
Brautigan, Richard
On trouve de tout à bord du Tokyo-Montana express, des restaurants où toutes les serveuses sont choisies par le patron et se ressemblent comme des sosies et d'autres où personne ne vient, un taxi plein de carpes, des chiens errants, la plus petite tempête de neige jamais recensée (à deux flocons) et le plus grand film érotique du monde (...). Cela tient du ha'iku et du croquis sur un bout de nappe, du vide-poches et de l'autoportrait de l'artiste en puzzle. Un long bouquet – superbement traduit – de ces feux d'artifice que Baudelaire appelait des "fusées". Brautigan y est passé maître, il y a là au moins une douzaine de chefs-d'œuvre instantanés. Michel Braudeau LExpress, 1982
Un privé à Babylone
Brautigan, Richard
Brautigan vient d'écrire un roman policier, si l'on s'en tient à la rumeur. Rien n'est moins sûr cependant. Je pourrais tout autant développer la thèse qu'avec ce livre il nous donne son Histoire du PC américain entre 1938 et 1942, ou son Analyse spectrale de l'influence de la bière, sur les besoins intimes des blondes. Alors qu'en vérité il s'agit une fois de plus d'une plainte. La plainte d'un homme seul (et qui ne l'est pas lorsqu'il écrit ?) qui s'invente, comme son héros, le privé qui rêve à Babylone, une autre vie, où les gestes redeviendraient sensibles. Tout bien pesé, c'est Cocteau qui continue. La jeunesse moderne appréciera, on n'en doute pas.