L'écroulement de la Baliverna Buzzati, Dino
Il a suffi d'un livre, Le Désert des Tartares, pour mettre Buzzati au rang des plus grands écrivains.Dans les contes qui composent lL'écroulement de la Baliverna, la même magie opère. On est pris sous un charme étrange à la limite du plaisir et de l'angoisse. « Chacune de ces histoires est un saut périlleux, par-dessus le vide, ou l'escalade d'une face lisse, à pic et sans prises »Ces contes, ces fables et ces histoires riches de symboles sont de véritables leçons de sagesse teintées de mélancolie; cette mélancolie que la lucidité et la droiture impriment à une âme avide d'absolu.Il n'est point besoin de faire l'éloge d'une écriture que nous savons fluide, infiniment pure et belle depuis le célèbre Le désert des Tartares. Ces nouvelles ne déméritent en rien le chef-d'oeuvre qui a consacré à juste titre un auteur exigeant et hors normes.
Le K Buzzati, Dino
Le recueil contient 50 nouvelles où s'alternent mondes fantastiques et angoissés, caractéristiques de cet auteur. Un humour discret est présent de façon continue, et s'accompagne de la coloration particulière – sensibilité extrême et immense respect pour les qualités de fraîcheur de l'enfance – de Buzzati.L'histoire du K., qui donne son titre au recueil, contient tous les thèmes familiers à Dino Buzzati, l'auteur du Désert des Tartares, et définit parfaitement un art où le merveilleux et l'humour se mêlent à l'observation lucide avec une maîtrise que confirment les cinquante autres récits suivants.Une sensibilité exacerbée, un sens aigu de la justice, un certain pessimisme aussi donnent une résonance poignante au Compte, à La Petite Circé, à L'Ascenseur, au Veston ensorcelé, par exemple.Le fantastique de Buzzati est étroitement accordé à l'air de notre temps et aux préoccupations du jour : la guerre mondiale, la dictature, le mal de la jeunesse et la solitude, comme en témoignent Chasseurs de vieux, La leçon de 1980 ou Suicide au parc et l’Arme secrète.
Les nuits difficiles Buzzati, Dino
On retrouve dans ces nouvelles l'extraordinaire don de Buzzati, où l'économie et la précision se mêlent à l'aisance dans le passage du naturel au surnaturel, souvent par le chemin de l'humour. Buzzati y joue, avec une virtuosité presque douloureuse, de ces clairs-obscurs de la réalité qui, dit-il, « transforment les pauvres apparences du jour en un paradis où il serait beau de sombrer pour toujours » – un paradis qui est celui de “l' imagination survivante”, dans sa lutte contre “un monde civilisé qui ne la laissera plus jamais en paix.”
Mystères à l'italienne Buzzati, Dino
Pendant l’été 1965, Dino Buzzati, parti à la recherche de l’Italie mystérieuse pour le grand journal « Corriere della Sera », en ramenait une série de croquis pris sur le vif qui venaient, fort curieusement, agrandir le monde fantastique et magique auquel l’auteur du Désert des Tartares, désormais parvenu à la gloire, avait jusqu’alors habitué ses lecteurs.De la misérable Mélinda, sorcière contre son gré, au fascinant docteur Rol, inspirateur de Fellini, en passant par l’amiral en retraite Aloisi, qui trompe l’ennui de ses vieux jours en appliquant à la lévitation d’objets familiers les recettes secrètes grâce auxquelles il a jadis tenu la flotte anglaise en respect, c’est toute une galerie de magiciennes au petit pied, de rebouteux illuminés, de jeteurs de sorts analphabètes, de prophétesses en mal de sainteté qui défile et délire le plus sérieusement du monde et dont – grâce au talent et à l’humour glacé de Buzzati – les trucs les plus minables prennent soudain une ampleur, une grandeur insoupçonnées.