Cinquième chronique du règne de Nicolas Ier Rambaud, Patrick
Nicolas Ier [5]: L’année qui court du merveilleux texte de Grenoble jusqu’à la chute fracassante de l’Archiduc de Washington marque-t-elle un règne nouveau ?La précédente chronique nous laissait sur le feu d’artifice de l’affaire Woerth-Bettencourt. Que de passions ! Que d’influence ! Mais l’ancien perce sous le nouveau, et les mallettes de billets circulent toujours, sans étouffer la crise économique.Face aux menaces, le Prince de l’Elysée est serein. Il fait la leçon au marquis de Matignon, un cours de macro-économie à la pauvre Angela, et emprunte quelques drônes à son ami Obama. Moraliste ici, conseiller occulte là, taiseux et sincère, le Monarque nouveau genre décide même de libérer la Libye. Bref, préparer l’avenir partout sauf ici, car le chômage guette, et les juges travaillent : l’enfant de 2012 fera-t-il oublier les jacqueries ?Les années passent, Patrick Rambaud reste, ainsi que son monarque préféré. La légende officielle, les tableaux dorés, les communications princières ne sont pas pour lui. Il poursuit sa cruelle et désopilante chronique, dressant ainsi le véritable tableau du règne... Et de sa fin.
Deuxième chronique du règne de Nicolas Ier Rambaud, Patrick
Nicolas Ier [2]: « C’est parce que nous sommes nombreux à souffrir votre règne, Sire, que j’ai entrepris de le raconter, afin qu’en demeurent les péripéties et, oserais-je le dire, une manière de trace. La plume m’en tremble entre les doigts, mais Votre Compulsive Grandeur doit comprendre que, selon les lois de la nature et celles de la politique, la pluie succède au beau temps. Voici venue pour Votre Omnipotence la saison des orages. » P. R.
Il neigeait Rambaud, Patrick
Les grands échecs napoléoniens l'inspirent ! Après La Bataille, qui relatait Essling (1809), l'une des premières défaites de l'Empereur que Balzac rêva (mais rêva seulement) de mettre en mots, Patrick Rambaud s'intéresse à la célèbre retraite de Bérézina (1812). Des centaines de milliers d'hommes périrent dans les déserts, les forêts, la boue et le froid du territoire russe. Certains y révélèrent leur courage, leur ténacité, d'autres leur lâcheté et leur vulnérabilité. Patrick Rambaud fait revivre ces hommes et ces femmes qui participèrent à la débâcle de la Grande Armée. Il souffle un tel vent de réalisme dans cette nouvelle épopée napoléonienne que le voeu de Balzac s'en trouve une fois de plus réalisé : "Le livre fermé, vous devez avoir tout vu intuitivement et vous rappeler la bataille comme si vous y aviez assisté."http://www.amazon.fr/neigeait-Patrick-Rambaud/dp/2246584213
L'absent Rambaud, Patrick
" Après La Bataille, après Il neigeait, voici le troisième volet de ma fin d'Empire. Je vous emmène cette fois en 1814. L'Europe envahit la France. Paris est assiégée et ses habitants voient apparaître des Cosaques entre les moulins de Montmartre. Replié à Fontainebleau, abandonné par ses maréchaux, Napoléon est bientôt obligé d'abdiquer. Il déprime, il cherche à se tuer, il se résout enfin à l'exil. Il traverse dangereusement la Provence et s'embarque sur un navire anglais pour son nouveau royaume, l'île d'Elbe, un rocher au large de la Toscane. Comment un homme qui a gouverné un continent va-t-il supporter de régenter une sous-préfecture ? Les quelques fidèles qui l'accompagnent ne brillent guère. Il est entouré d'espions et d'assassins, on vient le visiter de l'Europe entière comme un animal de zoo. Pour la première fois, et la seule de son existence, nous voyons l'Empereur de près. En France, ses anciens soldats se sentent humiliés par la monarchie revenue. Le soir, dans les casernes, ils trinquent à l'Absent.http://www.amazon.fr/LAbsent-Patrick-Rambaud/dp/2246633516
La bataille Rambaud, Patrick
De toutes les grandes batailles napoléoniennes, celle d'Essling n'est pas la plus connue. Elle ne fut pas, pourtant, la moins meurtrière : quarante mille morts sur les rives du Danube en deux journées de mai 1809. Balzac avait décidé d'en tirer un roman pour les Scènes de la vie militaire (La Comédie humaine, tome 8). En 1833, il décrit ainsi son plan à Madame Hanska : "Pas une tête de femme, des canons, des chevaux, deux armées, des uniformes; à la première page, le canon gronde, il se tait à la dernière". Ce projet que Balzac, débordé par mille activités, n'eut jamais le temps de mettre à exécution, Patrick Rambaud le réalise scrupuleusement. La Bataille ne raconte pas une histoire, elle se déploie comme un tableau qui survole tous les mouvements stratégiques des troupes, note les accidents de terrain si importants dans l'issue du combat, brosse le portrait de quelques grandes figures de l'épopée napoléonienne, Lannes, Bessières, Masséna. La vue d'ensemble n'exclut pas la précision du détail. Il ne manque pas une cartouchière, pas un bouton de guêtre à cette immense armée. La minutie de la reconstitution et le souffle épique qui anime ces pages en font un roman très singulier qui a obtenu le prix Goncourt en 1997.
La grammaire en s’amusant Rambaud, Patrick
« Ce projet a une histoire. Tout a commencé à Rennes en novembre 1997, devant un amphithéâtre bondé : venus de toute la France, des élèves de cinquante lycées avaient désigné le Goncourt des lycéens. Sur la scène on avait planté deux Goncourt officiels, Erik Orsenna et moi, pour débattre sur la grammaire et son enseignement. Pourquoi les manuels scolaires dégoûtaient les jeunes ? Pourquoi cette langue affectée, pourquoi tant de préciosité et de graphiques idiots pour énoncer des principes simples ? On avait l’impression que les nouveaux grammairiens cherchaient à se valoriser au détriment des élèves, de leurs parents et de leurs maîtres consternés. Ce jour-là, donc, deux écrivains qui vivaient et travaillaient avec les mots ont lancé aux lycéens rassemblées : « Nous allons vous écrire une grammaire lisible ! C’est juré. » Erik et moi sommes ensuite retournés à nos travaux, nous croisant de loin en loin. Il a tenu parole le premier, et traité le sujet sous forme de contes. Je lambinais. Dans mes déplacements de Perpignan à Lille, Dreux, Amiens, Besançon, j’ai bavardé avec des lectrices et des lecteurs, des profs de français, des lycéens, des parents. Ils me poussaient : - Vous vous y mettez quand ? - Revenez nous voir avec votre grammaire ! Je devais tenir à mon tour la promesse de Rennes. Nous pouvons déchiffrer, gribouiller, ânonner, nous suffire d’un langage pénible et hésitant, mais dans la vie moderne, même pour se promener sur Internet, mieux vaut lire, écrire et parler clair. La grammaire n’est qu’un mode d’emploi qui évolue avec l’usage et le temps. Ce n’est pas une punition mais une nécessité, un droit, une chance et un jeu. » P.R.
Le chat botté Rambaud, Patrick
Ce roman raconte l'ascension d'un homme. Général en disgrâce, à vingt-cinq ans, il monte de Marseille à Paris au printemps de 1795. Il n'est rien et il veut tout. Comment va-t-il se débrouiller, dans ce pays livré au chaos après la chute de Robespierre ? C'est le temps de Barras, de Madame Tallien, des muscadins qui font la loi dans les rues avec leurs gourdins plombés. Les ouvriers de faubourgs meurent de faim et se soulèvent, mais les Parisiens dansent, il y a des bals aux carrefours, dans les salons, dans les églises et même dans les cimetières. Les femmes portent des toges transparentes, les salles de jeux et les restaurants (qu'on vient d'inventer) se multiplient autour du Palais-Royal. Les plus habiles s'enrichissent. A force d'intrigues, notre général va réussir. En une saison il écrase une émeute royaliste au canon sur les marches de l'église Saint-Roch, épouse la vicomtesse de Beauharnais et se retrouve à la tête de l'armée d'Italie. Sur la route de Nice où il part rejoindre ses troupes pour les lancer en Lombardie dans une guerre de pillage, il francise son nom italien. Désormais il va s'appeler Bonaparte.... Ce titre n'est pas tiré au hasard d'un conte de Perrault, mais des Mémoires de la duchesse d'Abrantès. Celle-ci, Laure Permon, était la fille d'une amie d'enfance de Laetitia Bonaparte. Petite fille, quand elle a vu pour la première fois le jeune Napoléon en uniforme, avec ses jambes maigres dans de trop grandes bottes, elle a éclaté de rire en s'écriant : « Le Chat botté ! » Le surnom est resté.
Quatrième chronique du règne de Nicolas Ier Rambaud, Patrick
Nicolas Ier [4]: « L’année qui courut de l’été 2009 à l’été 2010 consacra la dégringolade de Nicolas Ier dans l’opinion. Les événements ne se succédaient plus pour s’éteindre l’un l’autre, selon la stratégie impériale, mais ils se chevauchaient et, en naviguant de conserve, restaient en permanence dans les mémoires.La cruelle estocade portée au duc de Villepin, la ruineuse affaire des vaccins de la baronne Bachelot, l’affaire des bons mots de M. d’Hortefouille, l’affaire de la nomination ratée de Monseigneur le Dauphin, le livre empoisonné de M. Mitterrand, marquis de Valois, les glapissements du lieutenant général Raoult, plus rien ne se dispersait mais revenait sans cesse pour accuser Notre Déphasé Souverain dont la cote d’amour baissait de manière inquiétante chez ceux qui l’avaient autrefois choisi et s’estimaient dupés. Se succédèrent ensuite des mensonges, des rumeurs et une raclée électorale, jusqu’au feu d’artifice allumé par M. Woerth, duc de Chantilly et trésorier impérial, qui souligna la collusion entre le pouvoir et l’argent.Notre Prince Empêtré pourra-t-il remonter la pente ? Et à quel prix ? Vous le saurez dans le prochain épisode (à suivre). »P.R.http://www.amazon.fr/Quatrième-chronique-règne-Nicolas-1er/dp/2246784077
Troisième chronique du règne de Nicolas Ier Rambaud, Patrick
Nicolas Ier [3]: Dans sa précédente chronique, Patrick Rambaud nous présentait un Souverain Précieux et modeste, adouci, cravaté, libéré des mauvais courtisans et des conseillers bling-bling. Nicolas Ier, aux mains de de l’habile première dame, s’était converti à la tempérance, à la sagesse, à l’équanimité. Le grand homme perçait sur la talonnette. L’automne se présentait bien, sur un matelas de feuilles de chêne mais... Tout s’effondra. La bourse. La croissance. L’économie. Les ambitions libérales et fiscales. A mi-règne, la crise rhabillait son Souverain. La faute à ces salauds de traders, à ces incapables de banquiers, américains, français, de tous pays, autrefois riches et unis, la faute à tous les autres, à Adam Smith, à la Vicomtesse de La Garde, au baron de Trichet, la faute au Premier Ministre Anonyme. Alors ce fut la fin du programme de 2007 : le bouclier fiscal se fissura, le chômage s’emballa, il n’y eut plus d’heures supplémentaires, mais des usines vides, puis des usines occupées... et Nicolas Ier nous épuisa, une fois encore, en paroles, en chiffres, en faux mensonges et vraies vérités, courant du Cap Nègre à Berlin, de Washington au parc de Versailles, esquivant Villiers-le-Bel et La Courneuve... Patrick Rambaud ne s’en laisse pas compter. La légende dorée, les communications chantournées ne sont pas pour lui. Il a donc choisi de continuer son hilarante chronique, dressant ainsi le véritable tableau du règne...