�tiquettes: Roman, Lang:fr
R�sum�:
« Ce projet a
une histoire. Tout a commencé à Rennes en novembre
1997, devant un amphithéâtre bondé : venus de
toute la France, des élèves de cinquante lycées
avaient désigné le Goncourt des lycéens. Sur la
scène on avait planté deux Goncourt officiels, Erik
Orsenna et moi, pour débattre sur la grammaire et son
enseignement. Pourquoi les manuels scolaires
dégoûtaient les jeunes ? Pourquoi cette langue
affectée, pourquoi tant de préciosité et de
graphiques idiots pour énoncer des principes simples ? On
avait l’impression que les nouveaux grammairiens
cherchaient à se valoriser au détriment des
élèves, de leurs parents et de leurs maîtres
consternés. Ce jour-là, donc, deux écrivains qui
vivaient et travaillaient avec les mots ont lancé aux
lycéens rassemblées : « Nous allons vous
écrire une grammaire lisible ! C’est juré.
» Erik et moi sommes ensuite retournés à nos
travaux, nous croisant de loin en loin. Il a tenu parole le
premier, et traité le sujet sous forme de contes. Je
lambinais. Dans mes déplacements de Perpignan à
Lille, Dreux, Amiens, Besançon, j’ai bavardé
avec des lectrices et des lecteurs, des profs de français,
des lycéens, des parents. Ils me poussaient : - Vous vous
y mettez quand ? - Revenez nous voir avec votre grammaire ! Je
devais tenir à mon tour la promesse de Rennes. Nous
pouvons déchiffrer, gribouiller, ânonner, nous
suffire d’un langage pénible et hésitant, mais
dans la vie moderne, même pour se promener sur Internet,
mieux vaut lire, écrire et parler clair. La grammaire
n’est qu’un mode d’emploi qui évolue
avec l’usage et le temps. Ce n’est pas une punition
mais une nécessité, un droit, une chance et un jeu.
» P.R.