À bulletins rouges Vautrin, Jean
" Nous, les convictions politiques, on s'en tape joyeusement. " La bande des Beuarks tourne dans la banlieue. " Boulot, bistrot, moto ", telle est leur devise. On ne les baratine pas comme ça : ouvriers le jour et motards la nuit, ils connaissent la chanson et contestent par l'anarchie un système sans avenir qu'ils utilisent pourtant. Pourquoi s'embarrasser de morale si c'est pour rester les derniers de la chaîne alimentaire ? Les Beuarks sont à fond dans le système et ricanent de tout jusqu'à ce que la situation se complique méchamment. Le ton monte dans la banlieue. Des colleurs d'affiches se font tabasser. La police se montre. Un député disparaît. Il y a des choses avec lesquelles on ne plaisante
Billy-Ze-Kick Vautrin, Jean
Il y a Chapeau, le flic qui se prend pour un super-flic.Il y a sa fille, Julie-Berthe, étrangement sage et folle pour ses sept ans. Il y a Hippo, l'adolescent schizophrène. Il y a Alcide, le vieil homme, qui pleure la mort de la campagne et déteste les banlieues bétonnées. D'autres encore qui souffrent, rigolent, forniquent. Et il y a le tueur de jeunes mariées : Billy-ze-Kick.Le mystérieux. Qui serait un mythe enfantin si le sang qu'il verse n'était pas réel.Qui mourra peut-être par égard pour la morale. Mais qui ressuscitera peut-être. Et il y a Vautrin et son écriture formidable, cousin de Queneau... « Vautrin écrit noir.Il écrit black sur black ce que les autres refusent d'écrire ; ou alors qu'ils écrivent blanc sur blanc pour ne pas déranger l'ordre occidental du monde. Vautrin écrit comme on se bat, comme on jure. Forcément ça provoque le bourgeois, ça remue les méninges, ça ouvre les yeux des assis, «noirs de loupes, grêlés, les yeux cerclés de bagues vertes, leurs doigts boulus crispés à leurs fémurs ». Ça secoue aussi violemment les dormeurs, les indifférents, ceux qui toujours préféreront détourner les yeux qu'affronter la bêtise criminelle qui gouverne du nord au sud et de l'est à l'ouest. » Gérard Mordillat
Bloody Mary Vautrin, Jean
Bloody Mary - au jour d'aujourd'hui, ces deux mots-là n'évoquent plus du tout Marie Tudor, reine d'Angleterre, dite Marié la Sanglante. Prononcez-les dans un bar et vous vous verrez ser-vir un cocktail de jus de tomate allongé d'alcool et relevé de citron, sel, poivre et autres condiments piquants - ou encore quelqu'un entamera pour votre bénéfice une horrifique histoire saupoudrée d'humour couleur d'ébène.Une histoire? Nous y voilà. Celle que raconte Jean Vautrin a pour cadre la banlieue nord de Paris à l'heure des « achélèmes » et des tours de vingt-huit étages dont un Noir immigré est chargé d'entretenir les fenêtres.Sachez que tout commence quand Locomotive-Baba décide de devenir blond pour faire amitié d'amour à France-Maguy, épouse du policier Sam Schneider. Ne vous y trompez pas, le grain de folie qui va gripper toute la machine de vie de ce coin-là germe dans une autre cervelle que celle abritée par ses cheveux crépus.Sachez aussi que, par la faute d'un affreux sergent, Jean-Y Grandvallet se sent prêt à jeter des grenades sur ses conci-toyens. C'est fou aussi, ça, et ces folies additionnées déclenchent une aventure violente et colorée, une fantaisie endiablée sur notre monde contemporain, qui se lit d'un trait.
La vie ripolin Vautrin, Jean
LA VIE RIPOLINJean Vautrin, c'est aussi Jean Herman. Il est né en 1933 en Lorraine. Venu à Paris pour commencer une licence de Lettres, il est finalement entré à l'IDHEC. Successivement lecteur de littérature française à l'Université de Bombay, dessinateur humoristique pour L'Illustrated Weekly et photographe, il devient l'assistant de Roberto Rossellini en Inde. Pendant la guerre d'Algérie, il est affecté au Service Cinéma des Armées. Démobilisé, il est assistant de Minnelli et de Rivette. Après une trentaine de courts métrages et de films de télévision, il réalise son premier long métrage : Le Dimanche de la Vie, d'après Raymond Queneau (Prix Marilyn Monroe). Suivent cinq longs métrages, dont Adieu l'Ami avec Alain Delon et Charles Bronson. A partir de 1973, Herman et Vautrin coexistent. Le premier est scénariste-dialoguiste (Flic ou Voyou, Garde à vue, Rue Barbare, Charlie Dingo), l'autre romancier et nouvelliste, auteur notamment de : Billy-ze-Kick, Bloody-Mary (Prix Fictions 1979, Prix Mystère de la Critique 1980), Canicule, Patchwork (Prix des Deux Magots 1983), Baby-Boom (Prix Goncourt de la Nouvelle 1986). La Vie Ripolin a obtenu le Grand Prix du roman de la Société des Gens de Lettres 1987. Que feriez-vous si votre enfant était atteint d'une maladie incurable ? Vous tenteriez l'impossible, bien sûr. Avant de vous habituer à l'intolérable. Ou bien vous essayeriez d'oublier. Charlie, lui, s'efforce de ne pas oublier. Simplement, il voudrait tout effacer, reprendre à zéro. Il en a le pouvoir puisqu'il est écrivain. Alors il écrit le roman de sa vraie vie : il était une fois une maison. Et dans cette maison, une famille : Charlie et sa femme, Victoire (dite Samothrace parce qu'elle n'est pas manchote), leurs trois enfants et leur chat. Charlie-rebelle, Charlie qui souffre et se révolte. A cause de Benjamin, le petit garçon autistique. A cause de son propre père, mal aimé, mal traité. A cause du monde actuel, si indifférent, si fou, si cupide. La nuit, sur les ailes de son imagination, Charlie s'évade dans des rêves sucrés. Le jour, gorgé de violence, il part au volant de sa voiture. Il va vers n'importe où. Il veut repeindre la vie aux couleurs naïves de l'arc-en-ciel. Qui est Charlie ? D'où vient-il ? Les clés de cette histoire sont cachées dans le passé. Un passé que Jean Vautrin fait revivre avec une puissance qui n'appartient qu'aux grands visionnaires. Transfigurées, l'Occupation, la guerre d'Algérie, les années 50 ressurgissent comme autant de blessures où le tragique côtoie le burlesque. En mariant la colère avec l'humour, Jean Vautrin joue le tout pour le tout dans ce roman autobiographique qui mêle le scintillement du rêve et les éclats brisés de la réalité dans un éternel présent.