L'embellie Bail, Micheline
Frontenac [2]: Le deuxième tome de Frontenac relate la suite et la fin de la lutte sans merci menée par les Canadiens et leurs alliés autochtones pour échapper aux menées anglo-iroquoises destinées à bouter la Nouvelle-France à la mer et à prendre le contrôle de son réseau commercial. Pour forcer ses ennemis à accepter une paix générale, le comte de Frontenac n’hésitera pas à envahir par deux fois les territoires iroquois et, à plus de 76 ans, il aura l’audace de conduire lui-même, à l’autre bout du pays, une armée de 2 500 hommes pour assiéger Onontagué, la capitale iroquoise. Malgré l’âpreté de cette lutte, le gouverneur Frontenac tiendra résolument l’improbable pari de la paix en poursuivant auprès des Iroquois d'inlassables négociations, qui mèneront éventuellement à la Grande Paix de Montréal de 1701 : une alliance exceptionnelle entre 40 nations indiennes et la Nouvelle-France. Ce récit met en lumière le côté opiniâtre et original d’un gouverneur qui, malgré les injonctions contraires de la cour, poussera les Canadiens à déborder leurs frontières pour rayonner sur un territoire grand comme un continent, et à tisser avec les autochtones un vaste réseau d'alliances politiques, commerciales et militaires. Nous y découvrons aussi un homme haut en couleur par son côté excessif et fantasque, ses manies d’aristocrate et de courtisan lettré, son amour de la vie, du théâtre et des femmes, son tempérament passionné, son ambition et son orgueil démesurés, ainsi que par son souci constant de redorer son image auprès du roi. 21641 - 2011-09-16 08:56:13 -0400
La tourmente Bail, Micheline
Frontenac [1]: Lorsque le comte de Frontenac revient en Nouvelle-France à l'automne de 1689, le massacre de Lachine a déjà eu lieu, le 5 août précédent. Cet événement marqua le début d'une série d'attaques iroquoises qui se déroulèrent pendant près de douze ans contre la région de Montréal et les villages échelonnés le long du Saint-Laurent. Dans l'Ouest et du côté des Grands Lacs, de nombreux affrontements eurent également lieu entre les Iroquois et les tribus alliées des Français. C'est la signature de la Grande Paix de Montréal de 1701, dont Frontenac est un artisan majeur, qui mit fin à ces conflits.L'attaque iroquoise contre Lachine était la conséquence directe de la guerre de la ligue d'Augsbourg qui venait d'éclater en Europe. Comme les Anglais de l'Etat de New York apprirent avant les Canadiens que la France et l'Angleterre venaient d'entrer en guerre, ils profitèrent de cet avantage pour armer leurs alliés iroquois et les inciter à frapper la Nouvelle-France. Les guerres franco-iroquoises qui se déclarèrent en 1689 et auxquelles se joignirent les Anglais, l'année suivante, furent déclenchées pour des motifs particuliers. Une féroce rivalité s'était développée entre la Nouvelle-France et les colonies anglaises de New York et du Massachusetts pour la maîtrise du commerce des fourrures de l'Ouest, le contrôle des pêcheries de l'Est et le besoin de nouveaux territoires. Les douze colonies anglaises, dont la population croissait à un rythme effréné, se trouvèrent rapidement trop à l'étroit. Autant de raisons qui les incitèrent à souhaiter la disparition de la Nouvelle-France.