Cherokee Echenoz, Jean
Georges Chave, né à Ivry-sur-Seine le jour de la bataille d'Okinawa, est domicilié à Paris dans le 11e arrondissement. Il vit de peu, meuble son existence d'une activité de bars, de cinémas, de voyages en banlieue, de sommeils imprévus, d'aventures provisoires ; écoute souvent des disques américains. L'un de ces disques lui manque, une version rare de Cherockee, qu'on lui a dérobé il y a dix ans. Tout cela n'est rien, mais il s'en contente jusqu'à ce que Véronique surgisse dans sa vie. Dès lors, Georges s'agite un peu.Il ne voulait pas grand-chose, pourtant : gagner assez d'argent pour offrir cette robe jaune à Véronique. Mais déjà elle l'a quitté. Et à peine rencontre-t-il une autre femme qu'elle aussi disparaît. Celle-là, Georges va la chercher partout, suivre ses traces jusqu'à la mer du Nord, cependant que tout le monde se lance à sa poursuite – policiers, voleurs, divers intermédiaires. Sait-il seulement pourquoi ? Le voilà seul comme un Peau-Rouge dans un jeu de piste truqué, sur le sentier d'une guerre qu'il n'avait pas songé à déclarer.
Je m'en vais Echenoz, Jean
Félix Ferrer, séducteur quinquagénaire au système cardiaque peu brillant et propriétaire d'une galerie d'art moderne sur le déclin, s'en va. Il quitte sa femme pour en rejoindre une autre. Il abandonne Paris six mois plus tard et embarque à bord d'un bateau pour une expédition dans le Grand Nord canadien, à la recherche d'objets d'art inuit, enfouis dans une épave échouée sur la banquise. En effet, sur les conseils en investissement de son informateur et assistant Delahaye, Ferrer se décide à aborder l'art ethnique, plus à la mode que la peinture moderne. Il rentre à Paris avec son trésor inuit qui vaut une petite fortune. Quelques jours après son retour, les antiquités disparaissent mystérieusement... Ferrer, de nouveau victime d'alertes cardiaques, se réveille un jour à l'hôpital. Son regard se pose sur une belle jeune femme. Cette fois-ci, de façon surprenante, elle ne l'attire pas...
Par la magie d'une écriture pleine d'ironie et de légèreté, Je m'en vais, faux polar mais vrai roman, récompensé par le prix Goncourt 1999, conduit très progressivement son lecteur au dénouement des intrigues avec une sorte de désinvolture et un humour certain.
L'Équipée Malaise Echenoz, Jean
La Malaisie, ce serait la belle vie si le duc Pons ne risquait de s’en voir chassé. Cette idée n’est pas supportable : plutôt que renoncer au pouvoir, au grand air, à ses projets astronomiques, le duc choisit la résistance. D’Europe il va faire venir des renforts, à bord d’un cargo cypriote.Ces renforts, à Paris, viennent d’affronter des épreuves redoublées, des amours parallèles. Ils n’en peuvent plus. Supérieurement fourbus par le décalage horaire, ils jouent aux dés en attendant d’aller se battre.« Un clochard, un planteur d’hévéas, de pâles gangsters, un capitaine au long cours, des bourgeoises, des bricoleurs finiront, par la magie d’une technique impressionnante, par animer un vrai roman, mais qui contient aussi la dérision et la négation du roman... L’auteur fait preuve d’une virtuosité langagière étourdissante. Un écrivain-né. Un écrivain que les mots comblent et qui, avec les mots, nous comble. »