La métamorphose Kafka, Franz
Lorsque Gregor Samsa aperçoit son corps recouvert d'une carapace et constate que des pattes lui ont poussé dans la nuit, il croit à un mauvais rêve et ne s'inquiète pas outre mesure. Pourtant, la métamorphose est bien réelle. Elle est également évolutive. Étonnamment, Grégoire semble accepter cette mutation avec la résignation qui a toujours caractérisé cet employé modèle qui ne vit que pour assurer une existence décente à sa famille. Il lui arrive même, au début, d'éprouver de petites joies, comme celle de trouver la technique adéquate pour se retourner.Analyse de la dimension perverse de la culpabilité, thème que Kafka explorera plus avant dans Le Procès, La Métamorphose saisit avec brio les frayeurs humaines et des rapports de force nécessaires à l'affirmation de soi. Tirant sa force de la montée en puissance progressive de l'angoisse, ce récit du sacrifice de l'innocence sur l'autel de la médiocrité, à mi-chemin entre la fable psychanalytique et le conte surnaturel, a créé un nouveau type d'écriture : le fantastique kafkaïen.
Le Château Kafka, Franz
C'est par une sombre nuit que K. arrive dans un village étrange où l'attitude des habitants l'inquiète. Par ailleurs sa curiosité est attisée par l'existence d'un château inaccessible auquel ils semblent tous rendre des comptes... K.,nommé arpenteur, met tout en œuvre pour rencontrer Klamm qui appartient au Château. Mais il se heurte aux secrétaires. Ceux-ci font partie du château et constituent le lien avec le village ; ils résident à l'auberge des messieurs. K s'allie avec Frieda qui devient sa fiancée après avoir été l'amie de Klamm. Les gens du village (entre autre l'hôtelière) semblent former un rempart entre lui et le château (représenté par Klamm). D'autres paraissent le soutenir comme la famille Barnabé...<br>Ce roman posthume et inachevé de Frank Kafka nous emporte dans un tourbillon de situations absurdes qui ne sont cependant pas sans nous rappeler certains aspects de nos sociétés modernes...
Le Procès Kafka, Franz
Joseph K., employé de banque modèle et sans problème, est arrêté un matin par des inconnus vêtus d'un uniforme de voyage. K. reste pourtant libre de continuer à vivre comme si rien ne s'était produit, mais il est sans arrêt surveillé et épié par trois de ses collègues de travail. Pensant, au début, que tout cela n'était qu'une vile plaisanterie, K. ne tient pas compte de ce qui se passe. Intrigué par l'absurdité de la situation, il interroge les policiers sur son arrestation et n'obtient aucune réponse : c'est alors qu'un sentiment de culpabilité s'empare de lui. Pour montrer que tout le monde se trompe à son sujet, il accepte de venir à toutes les convocations et de comparaître devant le tribunal. Angoissé, il cherche par tous les moyens à s'innocenter et commence alors à négliger son travail. Sur le conseil de son oncle, il engage un avocat qu'il va renvoyer par la suite à cause de son inefficacité, ce qui le contraint à assurer lui-même sa propre défense devant la Cour de Justice... Un roman d'une modernité absolue, la grande Oeuvre kafkaïenne : les situations sont impossibles, les personnages irréels, l'histoire peu plausible, et pourtant nous savons tous, lorsque nous lisons ce texte, que Kafka nous parle profondément, véridiquement, de nous, de la société, de ce drôle d'animal social qu'est l'homme.