Ainsi parlait Zarathoustra Nietzsche, Friedrich
Livre de tous les superlatifs, le Zarathoustra de Nietzsche continue de fasciner, 120 ans après sa première publication. Par son écriture, d'abord, qui rappelle, à bien des égards, la Bible et sa dimension allégorique mais aussi la poésie sombre sombre d'Hölderlin. Par la présence du personnage de Zarathoustra ensuite, qui tient autant du Christ, par son côté prophétique, que du révolutionnaire, qui annonce le «surhomme», c'est à dire celui qui veut aller au-delà des valeurs reconnues et des vérités admises, sans volonté de domination. Magnifique et déroutant poème, ce texte est à l'image de cette formule du Prologue: «Il faut porter encore en soi un chaos, pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante.»
La naissance de la tragédie Nietzsche, Friedrich
Premier livre publié de Nietzsche (1872), La Naissance de la tragédie porte l’empreinte massive de la complicité intellectuelle qui, à l’époque, unissait le philosophe à Richard Wagner, mais aussi de l’influence de Schopenhauer. Comme l’écrira André Gide, « dès ce premier ouvrage, l’un des plus beaux, Nietzsche s’affirme et se montre tel qu’il sera : tous ses futurs écrits sont là en germe ». à partir de sa réflexion sur l’art, où il distingue entre l’apollinien et le dionysien pour définir les grandes catégories du rêve et de l’ivresse, de la parole et de la musique, du serein et du mélancolique, de l’optimisme et du pessimisme, le penseur fixe le cadre général de sa réflexion et amorce les grands développements de la thèse – qu’il affinera encore par la suite – d’un Socrate, agent de la décadence grecque.Révision de la traduction, notes et commentaires par Angèle Kremer-Marietti.
Le gai savoir Nietzsche, Friedrich
Le Gai Savoir est un ouvrage de Friedrich Nietzsche, publié en 1882, sous le titre original Die fröhliche Wissenschaft, la gaya scienza. Dans sa préface à la seconde édition, Nietzsche contextualise son projet : de ses provenances toutes de soupçons et de souffrances morales, faisant explicitement référence à une certaine appréhension de la psychologie en tant que libératrice des affres de la maladie, à l'antiquité grecque qu'il affectionne particulièrement pour ce que les Grecs anciens auraient été, de son avis philologique, « superficiels... par profondeurs ! », en passant par la conjecture que les personnes de sa trempe sont destinées à vivre une existence tragique, ressentie comme délivrance, par opposition « au troupeau », qui se nourrirait de certitudes satisfaites. Nietzsche introduit son ouvrage avec la citation suivante: J’habite ma propre demeure, Jamais je n’ai imité personne, Et je me ris de tous les maîtres Qui ne se moquent pas d’eux-mêmes. Écrit au-dessus de ma porte
Pages essentielles Nietzsche, Friedrich
Qui veut lire Nietzsche doit avoir sauvé en lui de la jeunesse. Une aptitude à vivre hors des habitudes, une capacité d’enthousiasme et d’admiration. Car Nietzsche bouleverse, ébranle les plus sûres convictions, en aucun cas ne laisse indifférent. Nietzsche change celui qui le lit, profondément.La réputation de Nietzsche comme pourfendeur des idoles et des vérités admises est grande. Ne l’a-t-on jamais lu, on sait pourtant qu’il a annoncé la mort de Dieu, combattu la morale. Mais le travail de critique et de destruction qu’il a accompli n’est pas toute son œuvre. Qui n’en retiendrait que cela n’aurait pas vu son cœur, plus secret. Ce cœur c’est le pourquoi de la lutte, la capacité à se fixer des buts nouveaux et une tâche nouvelle. L’humanité à réinventer, son horizon à redessiner.