Des vents contraires Adam, Olivier
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Des vents contraires met en scène le départ soudain, inconcevable d’une femme et sonde la vertigineuse absence qu’il engendre. Avec ce sixième roman, Olivier ADAM s’impose définitivement comme l’une des plumes majeures de la littérature française. On y retrouve les thématiques essentielles de son oeuvre poussées à l’extrême, fouillées dans les moindres détails. Une fois encore, il compose un héros iconique et misérable qui confronte son bouleversement intérieur au tumulte de la mer, éprouve ses limites, s’agrippe aux fils ténus qui le maintiennent en vie. A des journées fiévreuses, animées de l’énergie du désespoir et rythmées de tentatives ultimes, il oppose des nuits sans sommeil, glacées, hantées par le doute, la culpabilité et le désespoir. L’écrivain trouve ici le juste équilibre entre une intrigue saisissante et une langue exaltée. Sa prose, toujours extrêmement dépouillée et incroyablement précise, se nourrit d’un vocabulaire proprement pictural. Ainsi, mêlant touches subtiles et aplats volontairement criards, il plante un décor de bord de mer balayé par le vent à la saison morte et en restitue l’atmosphère avec un réalisme renversant. Peuplé d’âmes dévastées, gonflé par un lyrisme puissant, Des vents contraires est sans doute le roman le plus abouti d’Olivier ADAM
Falaises Adam, Olivier
Etretat. Sur le balcon d'une chambre d'hôtel, un homme veille. Au bout de son regard: les falaises éclairées d'où s'est jetée sa mère, vingt ans plus tôt. Le temps d'une nuit, le narrateur déroule le film de sa vie, cherche dans sa mémoire rétive les traces de cette mère disparue. Il fouille son enfance, revient sur sa jeunesse perdue, sur son père brutal, son frère en fuite, ses années à Paris. Ce qu'il puise dans ses souvenirs: un flot d'images, de sensations, de lieux, d'apparitions. Et cette question: comment suis-je encore en vie, qui m'a sauvé ? Dans ce roman qui semble faire table rase du passé pour mieux le ranimer, Olivier ADAM convoque tous les thèmes et les personnages qui lui sont chers. Ainsi rassemblés, ils donnent à Falaises un souffle et une ampleur romanesques rares.
Je vais bien, ne t'en fais pas Adam, Olivier
Une autre lettre de Loïc. Elles sont rares. Quelques phrases griffonnées sur un papier. Il va bien. Il n'a pas pardonné. Il ne rentrera pas. Il l'aime. Rien d'autre. Rien sur son départ précipité. Deux ans déjà qu'il est parti. Peu après que Claire a obtenu son bac. A son retour de vacances, il n'était plus là. Son frère avait disparu, sans raison. Sans un mot d'explication. Claire croit du bout des lèvres à une dispute entre Loïc et son père. Demain, elle quittera son poste de caissière au supermarché et se rendra à Portbail. C'est de là-bas que la lettre a été postée. Claire dispose d'une semaine de congé pour retrouver Loïc. Lui parler. Comprendre.