Collection: Livre 1 dans la collection Francesca
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Rome, été 1492. Dans les entrailles de la ville
éternelle, le mal s est réveillé. Le meurtre
brutal d un alchimiste va déclencher une course
désespérée pour mettre au jour un complot visant
à éteindre la lumière de la Renaissance pour
replonger l Europe entière dans les ténèbres
moyenâgeuses. Déterminée à venger l
assassinat de son père, Francesca Giordano défie
toutes les convenances en s octroyant la charge d empoisonneuse
au service de Rodrigo Borgia, l homme à la tête de la
plus célèbre et la plus dangereuse famille d Italie.
Elle devient la confidente de Lucrèce Borgia et l amante
de César Borgia. En démêlant l écheveau de
la traîtrise et de la duperie, Francesca se lance à
la poursuite du meurtrier de son père, allant des
tréfonds du ghetto juif de Rome au sommet de la
chrétienté elle-même, le Vatican. Sans le
savoir, elle va ainsi provoquer l ultime confrontation entre
des forces immémoriales prêtes à utiliser ses
désirs les plus enfouis pour accomplir leurs noirs
desseins.
Prélude
ROME,
Le taureau blanc chargea dans le passage et ne s'arrêta
qu'une fois sur la piazza. Instantanément, les gradins en
bois érigés en arc de cercle se mirent à
trembler sous les assauts de la foule tonitruante. Assise au
milieu, la petite fille qui se cramponnait à son père
sentit une profonde vibration monter en lui quand il se mit
à crier de concert avec les autres :
(...) « Complément envoûtant de la série
télé Borgias, le roman historique de Sara Poole,
richement documenté, brosse un portrait éclairant de
la famille la plus puissante de la Renaissance italienne. Il
distille un savoureux élixir mélangeant politique,
sensualité et courage. » --Publisher s WeeklyExtrait
ÉTÉ 1483
- Borgia ! Borgia ! Hourrah !
Sous un ciel sans nuage et une lumière si éclatante
qu'elle en faisait mal aux yeux, le prince de notre Mère
la sainte Église, vêtu de rouge, se tenait sur une
estrade ornée des soieries rouge et or de la maison des
Borgia. Il ouvrit grand les bras comme pour embrasser la foule,
la piazza, le palazzo en marbre travertin qui flamboyait dans
le soleil doré et, au-delà, les lointains confins de
l'ancienne cité qui se prenait à rêver d'une
gloire nouvelle.
- Mes frères, mes soeurs, s'exclama Rodrigo Borgia d'une
voix résonnant tel un coup de tonnerre dans le calme
soudain. Je vous rends grâce d'être venus ici
aujourd'hui. Je vous rends grâce de votre amitié et
de votre soutien. Et je vous donne dès à
présent...
Il marqua un temps d'arrêt et la fillette sentit la foule
tout entière retenir son souffle, suspendue comme elle
l'était à la volonté de cet homme qui,
disait-on, aspirait à régner sur toute la
chrétienté alors qu'il aurait mérité de
gouverner en Enfer.
- Je vous donne, tout droit venu des plaines de mon pays, la
belle province de Valence, le plus puissant de tous les
taureaux jamais vus dans notre bien-aimée Rome ! Je vous
donne sa force, son courage, sa gloire ! Je vous donne son sang
! Qu'il nourrisse notre magnifique cité ! Roma Eterna !
- Roma ! Roma ! Roma !
Le taureau, dont les immenses yeux noirs saisissaient
parfaitement la frénésie de la scène, se mit
à piétiner dans la poussière estivale et à
souffler bruyamment, rejetant en arrière sa tête
formidable. Un abîme de silence s'ouvrit alors, si profond
que la petite fille entendit le cuir craquer sur les harnais
des chevaux approchant de tous côtés, contraints
d'avancer, malgré leur peur, par la pression des
éperons des hommes à la tête des compagnies de
l'armée privée d'il Cardinale.
Des trompettes retentirent au-dessus d'eux, sur toute la
longueur des murs du palazzo. Une bande de campinos en costumes
bariolés et perruques d'un rouge criard arrivèrent en
courant sur la piazza, agitant leurs capes à franges et
faisant des cabrioles aussi près du taureau qu'ils
l'osaient.
- Andiamo, toro ! Andiamo !
Ainsi attirée jusque devant eux, la bête se tourna
vers la rangée d'hommes à cheval. L'un d'eux, à
qui l'on avait accordé cet honneur, se hissa bien haut sur
sa selle pour saluer Borgia. Quand il s'élança, la
pointe mortelle de sa lance rejón brilla au soleil.
La foule hurla de joie. Sentant le danger, le taureau baissa la
tête et chargea le cavalier et sa monture. Au dernier
moment, le rejonear tira sur les rennes pour se décaler de
côté et, prenant de nouveau appui sur les
étriers, abattit brusquement sa lance.
Revue de presse