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Stéphane Denis est parti sur les traces de Fitzgerald
le long de la Côte d'Azur, ou sur celles de Proust
à Paris, Jean-Marie Rouart a refait le voyage
d'Hemingway à Venise, Hervé Bentégeat celui de
Cendrars dans le Transsibérien. On suivra aussi
Céline, Simenon, Stendhal, Jack London, Balzac, Rimbaud,
Claudel, Barrès, Bernanos, Baudelaire et Lawrence
d'Arabie. Il n'y a pas d'écrivain que l'ennui ne guette.
Alors, il voyage. Il fuit, bien sûr. Sa famille, son
milieu, ses proches, sa vie. Et, le plus souvent,
lui-même. Évidemment c'est un leurre. Car tous ces
poètes et romanciers qui quittent domicile et habitudes
emportent leurs angoisses, leur spleen, leur insatisfaction
profonde. Et, bien souvent, au bout du voyage, la
déception les attend. Alors, ils se noient dans
l'alcool, ou la luxure, ou la drogue, ou la paresse... Durant
ses séjours sur la Riviera, Scott Fitzgerald, qui
achève
Tendre est la nuit, est ivre mort tous les soirs et
provoque scandale sur scandale. Hemingway, le vieil Ernest
quinquagénaire qui va tomber amoureux à Venise
d'une jeune comtesse de dix-huit ans, cherche dans les bars
une inspiration – à moins que ce soit une
assurance – qui lui échappe. À bord du
Transsibérien, Blaise Cendrars, tout juste dix-sept ans,
se nourrit à la vodka, si bien qu'il ne verra rien du
parcours entre Irkoutsk et Harbin, en Mandchourie. À
Port-Louis, Baudelaire fréquente assidûment les
bordels. Pourtant ces voyages seront féconds. Mais pas
comme on s'y attendait. Car tous ces écrivains vagabonds
pourraient dire comme Montaigne : « L'Italie n'est point
l'Italie. Elle est toute où je suis » ou comme
Céline : « Notre voyage est entièrement
imaginaire. Voilà sa force ».