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En 1860, la réputation du docteur Wybrow, de Londres,
était arrivée à son apogée. Les gens bien
informés affirmaient que, de tous les médecins en
renom, c'était lui qui gagnait le plus d'argent. Un
après-midi, vers la fin de l'été, le docteur
venait de finir son déjeuner après une matinée
d'un travail excessif. Son cabinet de consultation n'avait
pas désempli et il tenait déjà à la main
une longue liste de visites à faire, lorsque son
domestique lui annonça qu'une dame désirait lui
parler. « Qui est-ce ? demanda-t-il. Une
étrangère ? — Oui, monsieur. — Je
ne reçois pas en dehors de mes heures de consultation.
Indiquez-les lui et renvoyez-la. — Je les lui ai
indiquées, monsieur. — Eh bien ? —
Elle ne veut pas s'en aller. — Elle ne veut pas s'en
aller ? répéta en souriant le
médecin. » C'était une sorte d'original
que le docteur Wybrow, et il y avait dans l'insistance de
l'inconnue une bizarrerie qui l'amusait. « Cette
dame obstinée vous a-t-elle donné son nom ?
— Non, monsieur. Elle a
refusé ; elle dit qu'elle ne vous retiendra pas
cinq minutes, et que la chose est trop importante pour
attendre jusqu'à demain. Elle est là dans le
cabinet de consultation, et je ne sais comment la faire
sortir. » Le docteur Wybrow réfléchit un
instant. Depuis plus de trente ans qu'il exerçait la
médecine, il avait appris à connaître les
femmes et les avait toutes étudiées, surtout celles
qui ne savent pas la valeur du temps, et qui, usant du
privilège de leur sexe, n'hésitent jamais à le
faire perdre aux autres. Un coup d'oeil à sa montre lui
prouva qu'il fallait bientôt commencer sa tournée
chez ses malades. Il se décida donc à prendre le
parti le plus sage : à fuir.