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Extrait: Aux douze
coups de minuit
Il existait, jadis, il
existe encore, même aujourd’hui, une belle
coutume, mais qui va se perdant d’année en
année et qui finira malheureusement par disparaître
tout à fait : c’est celle qui consiste à
solliciter la bénédiction paternelle, le premier
jour de l’année. Cette coutume, ce devoir filial,
si je puis m’exprimer ainsi, se pratique encore,
surtout dans la province de Québec, et ce sera un jour
néfaste que celui où elle cessera
d’exister.
Autrefois, le 1er janvier, aux douze coups de minuit,
nous nous agenouillions auprès de notre père et lui
demandions sa bénédiction, qu’il nous donnait
des larmes dans les yeux et dans la voix. Même quand
nous avions quitté le toit paternel pour nous créer
un autre foyer, nous trouvions encore le moyen de
réintégrer le domicile paternel, pour recevoir la
bénédiction de notre père, et cette
bénédiction, nous en étions fermement
convaincus, nous portait bonheur.
Les mères qui n’ont jamais connu
l’intime joie de voir leurs enfants bénis par leur
père, au commencement de chaque année, sont bien
à plaindre. Mais, que celles chez qui cette coutume se
pratique encore, s’en fassent un devoir sacré, et
que jamais, ni par indifférence, ni par oubli, elles ne
négligent de conduire leurs enfants vers le chef de
famille, au jour de l’an ; car la bénédiction
d’un père ne saurait que porter bonheur.