Le commandant de l'astronef se cramponnait à une armoire rivée à la paroi, pour ne pas être entraîné dans l'apesanteur qui régnait à présent, parmi les objets flottants et ces mal­heureux corps torturés qui tournoyaient tels des êtres de cauchemar, souvent ensanglantés, presque tous écumant, bavant, râlant d'épouvante...

Par les hublots de dépolex, il voyait l'immen­sité. Il reconnaissait le géant Orion et diverses constellations voisines.

Une force inconnue emportait le navire de l'espace. Où ? Vers quoi ? On ne savait.

Il allait, il fonçait, totalement déséquilibré, emmenant un chaos de corps et de choses qui flottaient, s'entrechoquaient, immense prison de métal qui résonnait des cris des pau­vres gens victimes de cette aventure insensée...