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Extrait: ...dit-il
à Balthasar lorsqu'il l'eut examiné, tu n'es qu'un
simple caniche, et un caniche mouillé, ce qui ne
rehausse pas d'un centimètre ta position sociale.
N'importe! tu as l'air intelligent, et l'esprit est de toutes
les conditions. César et Aimée, guidés par la
lumière, avaient suivi Balthasar, et étaient
entrés dans une de ces petites huttes en terre, comme en
élèvent à peu de frais les paysans pour se
faire un abri et resserrer les outils qui leur servent aux
travaux des champs. Là, ils trouvèrent Balthasar en
compagnie d'un jeune garçon qui allumait gravement une
grosse pipe. Tiens, Balthasar, fit ce garçon, voici tes
maîtres qui viennent te réclamer. Disons-nous
adieu. Mais Balthasar ne bougeait. César et Aimée
étourdis, stupéfiés et comme ahuris par le
vent, la pluie et la fatigue, restaient bouche béante,
regardant sans voir et écoutant sans entendre. Tu ne
comprends donc pas, Balthasar? dit le garçon à la
pipe; adieu, mon pauvre ami! Mais tous trois, le caniche et
ses maîtres, gardèrent la même
immobilité. Tiens, tiens! s'écria le jeune
garçon en riant, c'est drôle, ça, tout de
même! Dites donc, vous autres, est-ce que vous n'allez
pas bientôt partir? Les enfants étaient timides,
ils n'osèrent répliquer. Viens, Balthasar,
allons-nous-en, dit César avec découragement.
Balthasar fit comme s'il n'avait pas entendu. Bon! fit le
jeune garçon, je vois ce que c'est. Toi, mon Balthasar,
tu es un chien d'esprit; tu te dis en toi-même: assez
comme cela de pluie, de vent et de crotte; au tour des autres
si le coeur leur en dit! Moi, je suis bien ici et j'y reste.
C'est-y pas vrai, hein, mon vieux, que tu te dis cela? Et il
passa la main sur le dos du caniche. Et ces enfants qui sont
nos maîtres, allons-nous donc les laisser partir comme
cela?