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Nicolas
Sarkozy, explique Catherine Nay, serait d'abord la victime de
celle qu'il aimait et qui l'a abandonné pour son amant
Richard Attias. Ainsi, écrit-elle, le 6 mai 2007, jour
de l'élection présidentielle qu'il vient de
remporter comme un plébiscite, le nouveau chef de
l'État confie à une amie que "c'est le jour le plus
triste de sa vie". Cécilia l'a prévenu : le jour
où il serait élu, elle va "se tirer".
Le
couple ne vit d'ailleurs plus ensemble et Nicolas Sarkozy
passe son temps à la chercher, à lui
téléphoner, à lire ses SMS. Ils ont vendu leur
appartement de l'île de la Jatte, elle a loué un
meublé pour sa famille. Et en femme de tête, elle a
demandé à leur ami, Dominique Desseigne, le patron
des casinos Barrière et... du Fouquet's, de prêter
à Nicolas un appartement dans le XVIe.
C'est
également elle qui organise seule, affirme la
journaliste, la réception dans le restaurant des
Champs-Elysées, elle qui choisit la liste des
invités. C'est donc elle et elle seule qui, selon
Catherine Nay, provoquera la stupéfaction chez les
Français découvrant l'étalage insolent de
l'argent chez ce président qui se présentait comme
"le candidat de la rupture".
Le
second malentendu, ce serait elle également. Elle qui
aurait voulu donner des gages à son amant Richard Attias
en refusant de partir seule en vacances avec Nicolas Sarkozy.
Elle qui aurait alors saisi l'opportunité du compromis
proposé par l'homme d'affaires Vincent Bolloré :
mettre son luxueux yacht à la disposition du couple en
instance de séparation. Avec les conséquences que
l'on connaît sur l'opinion.
Sarkozy victime des institutions de la Ve
République ?
Avec
le recul, commente Catherine Nay qui présente son livre
à Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1, on comprend mieux
les balbutiements de Sarkozy à la télévision,
quand David Pujadas lui demande s'il regrette l'épisode
du Fouquet's. Impossible, dit-elle en substance, pour lui, de
se défendre sans charger son ancienne épouse, ce
qui serait inacceptable, voire minable aux yeux des
Français. Il est donc coincé, ce qui expliquerait
cette succession de borborygmes inhabituels, ces
bégaiements curieux dans la bouche d'un homme rompu
à ce qu'il appelle "le parler vrai".
Difficile,
voire impossible d'expliquer aux Français que si Sarkozy
a été un président "bling bling", c'est qu'il
était sous influence ! Telle est donc la théorie
osée présentée par la journaliste d'Europe 1.
De là à dire aussi qu'il serait également la
victime des institutions de la République, il n'y a
qu'un pas. On le sait, l'élection présidentielle au
suffrage universel est, depuis de Gaulle, la rencontre entre
un peuple et un homme.
Or,
quand le ministre de Jacques Chirac se présente à
la présidentielle face à Ségolène Royal,
il donne aux Français l'image volontariste d'un homme
politique qui s'est affirmé en tant que ministre de
l'Économie et ministre de l'Intérieur. Qu'on l'aime
ou qu'on le déteste, il a montré de la
personnalité et son désir de rupture, qui consiste
notamment à rompre avec le deuxième mandat de
Jacques Chirac, qu'il surnommera "le roi
fainéant".
Pourtant,
en quelques semaines, tout change: ce n'est plus le même
homme qui arrive à l'Élysée et les
Français le voient immédiatement au point,
peut-être, de se sentir trahis. Nicolas Sarkozy a l'air
préoccupé, ailleurs, toujours pendu au
téléphone, perpétuellement soucieux de savoir
où se trouve sa femme, prompt à multiplier sur elle
des compliments publics déplacés qui la gênent
ostensiblement.